Angiostrongylose chez le chien

Les causes

L’angiostrongylose est une maladie parasitaire du chien causée par un vers nématode appelé Angiotrongylus vasorum. Les chiens s’infestent en consommant un hôte intermédiaire (escargot ou limace) qui héberge des larves (stade L3). Les larves L3, une fois arrivées dans l’intestin du chien, sont capables de migrer dans les noeuds lymphatiques abdominaux où elles maturent en larves L4 et L5 puis migrent par la circulation lymphatique et sanguine jusqu’au coeur droit et à l’artère pulmonaire où elles se transforment en adultes. Les adultes vont ensuite pondre des oeufs qui vont être emmenés par la circulation sanguine dans les petits vaisseaux capillaires pulmonaires où ils vont relâcher des larves L1 dans les alvéoles. Ces larves vont ensuite être expectorées et dégluties puis éliminées par les selles, contaminant ainsi l’environnement.

Les symptômes

Les chiens de tous âges et races peuvent être atteint par cette affection. Toutefois, elle est plus souvent diagnostiquée chez de jeunes chiens. Les symptômes les plus fréquents sont respiratoires; ils sont causés par la présence des oeufs et des larves L1 dans les petits vaisseaux capillaires pulmonaires et les alvéoles. Une toux, des difficultés respiratoires (dyspnée) et une respiration rapide (tachypnée) sont souvent rapportées. Des cas de pneumothorax ont également été décrits. Le développement d’une hypertension pulmonaire secondaire à la présence des adultes dans les artères pulmonaires est possible. Des troubles de la coagulation accompagnent fréquemment cette affection et peuvent causer le développement d’ecchymoses, de pétéchies, d’hématomes ou de saignements pathologiques (Figure 1).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Enfin, des troubles neurologiques ou oculaires sont également rapportés.

Les bilans sanguins lors d’angiostrongylose présentent souvent des modifications non spécifiques, secondaires à l’inflammation ou à la coagulopathie associées à l’infestation. Un test antigénique réalisable à partir d’un simple prélèvement sanguin est disponible mais sa sensibilité est imparfaite.

Les modifications observées sur les radiographies du thorax sont variables: une opacification discrète interstitielle et bronchique peut être observée mais elle évolue souvent vers une opacification plus marquée de type alvéolaire. Une cardiomégalie droite, un épanchement pleural ou un pneumothorax sont plus rarement rencontrés (Figure 2).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le diagnostic définitif repose sur l’identification des larves du parasite. Elle peut se faire dans les selles en effectuant une étalement frais de selles ou une coproscopie de Baermann. Elle est également possible sur un liquide de lavage bronchoalvéolaire qui est récolté au cours d’une bronchoscopie (Figure 3).

 

Les anomalies macroscopiques identifiées lors de la bronchoscopie sont secondaires à l’inflammation causée par la présence des larves: hyperhémie, sécrétions et muqueuse bronchique irrégulière (Figure 4).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La prise en charge

Le traitement repose avant tout sur l’administration d’un antiparasitaire. Les molécules les plus souvent employées sont le fenbendazole (par voie orale), la moxidectine (par voie transcutanée) ou la milbémycine. Dans les cas où une coagulopathie est présente et cause des signes cliniques dangereux sur le court terme (hémorragie de siège neurologique ou pulmonaire par exemple), la transfusion de plasma frais ou de sang total peut être salutaire. L’administration d’oxygène est indiquée lorsque les difficultés respiratoires sont marquées.

Le pronostic de récupération dépend de la sévérité des signes au moment du diagnostic. Lorsque ceux)ci sont légers à modérés le pronostic est bon.

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