
La castration du lapin
Les chirurgies de convenance, comme la castration d’un lapin mâle, ne sont pas anodines dans cette espèce. Effectivement ces animaux de petite taille, éminemment stressables, doivent être considérés comme des petits patients à bien surveiller et à nurser de façon intensive. La chute de la température lors de l’anesthésie, le stress du contact avec les carnivores, la reprise normale du transit, la faculté qu’ils ont de retirer leurs points sont autant de facteurs à prendre en considération.
La prise du rendez vous opératoire :
Ils seront admis le matin de la chirurgie. Nous vous recommanderons d’apporter leur foin (afin qu’ils soient environnés d’une odeur familière), leurs granulés (sauf si ce sont les mêmes que ceux que nous possédons) et des aliments frais (leurs préférés : basilic, menthe, feuilles de fraisiers , en fonction de leurs goûts propres). Nous avons toujours au réfrigérateur de la sucrine, des endives, des carottes et des pommes.
Ils ne ressortiront que le lendemain après midi afin de pouvoir les suivre jusqu’à la reprise complète de leur alimentation spontanée et de leur transit.
L’admission à la clinique :
Une consultation par le vétérinaire qui va pratiquer la chirurgie sera effectuée à leur arrivée afin de vérifier leur température, la fonction cardiaque et digestive. Il nous arrive de repousser une chirurgie quand l’animal ne nous parait pas suffisamment en forme, Par exemple s’il présente des symptômes de diarrhée ou de réplétion gastrique trop importante.
L’hospitalisation :
Il sera placé dans une couveuse dès son arrivée et un tranquillisant lui sera administré afin de limiter son stress. Cette enceinte l’accueillera au sortir de la chirurgie.

Couveuse pour l’hospitalisation pré et post-opératoire
L’anesthésie :
Après injection d’un analgésique, d’un anti inflammatoire, d’un gastrokinetique et éventuellement d’un antibiotique, il sera anesthésié au masque par un gaz anesthésique.
La partie à opérée sera tondue et aseptisée.
La chirurgie :
Après incision de la peau des bourses, le testicule est extrait et ligaturé avec du fil résorbable. Une suture est réalisée sur la vaginale et en intradermo sur la peau du scrotum. Aucun nœud ni fil n’est visible extérieurement afin d’éviter qu’ils ne coupent leurs points.
Le réveil :
Il y sera maintenu à une température ambiante de 26 à 28°C dans la couveuse qu’il l’a accueilli jusqu’à ce qu’il régule seul sa température interne.
La surveillance :
En fonction de son évolution propre il sera gavé avec un aliment spécifique de reprise du transit des herbivores. Des injections d’analgésiques seront effectuées (morphiniques).
Deux fois dans l’après midi sa température et sa plaie seront vérifiées.
Le lendemain :
Une visite complète sera effectuée : vérification de la température, du poids, du cœur, palpation abdominale. Présence ou non de crottes et d’urine dans la couveuse. Présence ou non de caecotrophes.
Le patient sera observé toute la matinée afin de voir s’il s’alimente correctement. Il sera laissé en liberté (surveillée !) dans le local d’hospitalisation afin de s’assurer qu’il se déplace normalement et gaiement.
La sortie :
La sortie se passe l’après midi. Il vous sera rendu avec des anti inflammatoires, des gastro kinetiques et des antibiotiques uniquement s’il le nécessite. Le traitement dépend de la récupération post opératoire individuelle et ils n’ont pas tous la même.
Ce n’est pas aussi simple qu’une castration chez le chat car ce sont des herbivores, de petite taille.