Dysplasie du coude : traitement par prothèse CUE

La dysplasie du coude est une affection fréquente chez les chiens de grande race.

Elle peut se présenter sous différentes formes :

  • une fragmentation ou fissuration d’une pointe osseuse en face interne de l’articulation, le « processus coronoïde médial »
  • l’absence de fusion d’une pointe osseuse sur le dessus de l’articulation, la « non union du processus anconé »
  • la présence d’un fragment de cartilage détaché, l’ « ostéochondrite disséquante »
  • un défaut d’alignement des surfaces articulaires ou « incongruence ».

Toutes ces anomalies sont regroupées sous le terme de dysplasie du coude. Cette dysplasie n’a pas de lien direct avec celle qui affecte la hanche, qui est une affection différente.

La dysplasie du coude affecte des chiens de race moyenne et grande. Les premiers signes cliniques apparaissent vers l’âge de 5-7 mois le plus souvent sous la forme d’une boiterie insidieuse d’un membre antérieur, plutôt le matin à froid ou après exercice. Parfois, cette boiterie est intermittente. Les anomalies présentes induisent une inflammation de l’articulation puis le développement d’une arthrose parfois rapidement dans la vie de l’animal.

La radiographie est une première étape diagnostique.

Elle peut permettre de poser le diagnostic dans certains cas, mais assez souvent, elle est insuffisante pour avoir un diagnostic complet. Le scanner apporte des informations complémentaires et l’arthroscopie permet à la fois un bilan lésionnel et un traitement. Elle est reconnue comme la méthode de référence pour le traitement des atteintes articulaires chez l’Homme et chez le Chien. Elle permet de mieux visualiser les lésions, est moins traumatique pour l’articulation et donc offre une récupération plus rapide. Elle a néanmoins du mal à s’imposer en médecine vétérinaire en raison du cout de l’équipement et de la technicité qu’elle requiert.

L’arthroscopie permet également d’apprécier l’état du cartilage au sein du coude. Chez certains chiens, le cartilage peut être totalement abrasé mettant à nu l’os. C’est observé dans environ 30% des cas et est responsable de douleurs importantes. Le simple retrait des fragments de cartilage ne suffit pas alors à soulager l’animal et il est nécessaire d’envisager une technique de prothèse.

Aspect d’un cartilage normal : la surface est blanche, uniforme

 

Aspect d’un cartilage abrasé : au dessus se trouve l’humérus, en dessous l’ulna ou cubitus. Le tissu d’aspect rosé est le tissu osseux.

Les prothèses du coude existent depuis plus de 20 ans 

Des prothèses totales ont notamment été développées mais leur fort taux de complications a limité légitimement leur succès. Nous disposons depuis plusieurs années d’une prothèse permettant de soulager la face interne de l’articulation (prothèse dite uni-compartimentale), zone où les lésions sont les plus sévères. Elle est constitué de deux parties en acier-cobalt et polyéthylène haute densité, et chaque couche profonde est en titane à 99,2% ce qui permet une excellente biocompatibilité. Contrairement aux prothèse totales, ce système permet de conserver les mouvements de pronation supination et de rester ainsi le plus proche possible de l’appui physiologique. Six mois après l’implantation de ce type de prothèse du coude, 90% des chiens ne boitent plus ou ont été améliorés dans leur déplacement.

 

L’atteinte du cartilage du compartiment interne du coude reste complexe. Le développement de ces techniques de prothèse permet une nouvelle approche et nous offre la possibilité de proposer un traitement à des chiens souffrant quotidiennement.

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