
La dysplasie du coude
Le terme de « dysplasie » est un terme général qui pourrait être traduit en « anomalie du développement » de l’articulation. Pour le coude, elle se présente sous différentes formes : lésion du compartiment médial ou coronoïde ; non union du processus anconé ; incongruence ; ostéochondrite.
Les premiers symptômes de boiterie apparaissent entre 4 et 12 mois avec maintien de l’extrémité du membre antérieur en rotation externe et coude en légère abduction. Il y a une douleur à l’hyperextension. Lorsqu’elle n’est pas évidente, elle apparaît en supination et en pronation forcées. Il existe parfois un épanchement articulaire. Certains chiens ne présentent néanmoins une boiterie que plus tard dans leur vie : l’âge ne permet pas d’exclure définitivement une suspicion de dysplasie.
Les races les plus affectées sont le Labrador, le Golden Retriever, le Rottweiler, le Berger allemand et le Bouvier bernois. L’affection est bilatérale dans près de 35% des cas et affecte surtout des mâles.
Une dysplasie non traitée peut aboutir à une arthrose sévère.
L’origine de la dysplasie du coude reste mal connue. Un consensus se développe néanmoins quant à l’existence d’une incongruence (mauvais « emboîtement ») avec surcharge mécanique de certaines parties de l’articulations.
La première étape diagnostique consiste en la réalisation de clichés radiographiques : face, profil, oblique…Ils doivent être d’excellente qualité ce qui sous entend le plus souvent une sédation poussée ou une petite anesthésie. La radiographie ne permet néanmoins pas toujours le diagnostic en raison de la superposition des os et de la petite taille de certaines lésions.
L’étape suivante est un examen scanner : il permet une meilleure évaluation des lésions (absence de superposition osseuse), une appréciation de la congruence (« emboîtement » des os).
L’arthroscopie permet, outre le diagnostic, le traitement des lésions. C’est une chirurgie qui consiste en l’introduction dans l’articulation d’une caméra. Le chirurgien travaille en regardant un écran de télévision. Elle permet de petites incisions cutanées, une meilleure récupération fonctionnelle à court terme.
Ces différentes étapes (radiographie, scanner, arthroscopie) sont souvent complémentaires pour bien appréhender l’atteinte articulaire. Elles permettent de proposer le traitement le plus adapté.
Le traitement est le retrait des fragments cartilagineux articulaires pour une atteinte du coronoïde, et lors d’incongruence marquée, le réalignement des surfaces articulaires au moyen d’une ostéotomie de l’ulna. Le traitement le plus recommandé actuellement pour une non union du processus anconé, diagnostiquée avant le développement de l’arthrose, est la fixation par une vis couplée à une ostéotomie de l’ulna.
De manière générale, plus la prise en charge est précoce dans la vie de l’animal, notamment avant le développement de l’arthrose, meilleur est le pronostic.