
La dysplasie des hanches : diagnostic
La dysplasie de hanche est l’une des affections locomotrices les plus couramment rencontré en médecine vétérinaire. C’est une affection héréditaire caractérisée par une laxité excessive de l’articulation de la hanche, susceptible de déboucher sur une anomalie de conformation de cette articulation. Elle est souvent accompagnée d’une arthrose plus ou moins précoce, qui peut se révéler rapidement invalidante pour l’animal. Son origine est génétique (plusieurs gênes en cause). Un certain nombre d’autres facteurs jouent également un rôle dans l’expression de la maladie (expression du patrimoine génétique anormal).
Il faut distingue le diagnostic et le dépistage. Le dépistage officiel de la dysplasie de la hanche est un protocole bien défini, qui implique que l’animal soit âgé au minimum de 12 mois et est établi selon les recommandations de la fédération cynophylique internationale. Le diagnostic peut être fait avant cette âge limite. Lorsque la dysplasie est dépistée précocément, la prise en charge thérapeutique de l’animal est meilleure, et l’on dispose d’un plus large choix thérapeutique. Il est donc intéressant, chez les animaux à risque, de rechercher des signes de dysplasie de la hanche avant l’installation d’une boiterie.
Le diagnostic précoce de la dysplasie se base sur des critères cliniques (examen orthopédique) et radiographiques. Il est envisageable dès l’âge de 16 semaines.
L’examen orthopédique cherche, à mettre en évidence une douleur en hyperextension, en abduction, et en abduction-extension de l’articulation coxo-fémorale. La mise en évidence d’une instabilité (signe d’Ortolani positif) est également un bon indicateur.
Chez l’animal jeune , la radiographie standard permet parfois de mettre en évidence une sub-luxation marquée des têtes fémorales. Il arrive que cette dernière soit associée à des déformations osseuses et/ou des signes d’arthrose. Dans ces conditions, le diagnostic de dysplasie coxo-fémorale peut être avancé, quel que soit l’âge de l’animal.
Si la radiographie standard est normale, il est par contre impossible d’avoir une idée précise de l’état des hanches, car la laxité articulaire est souvent masquée sur ce type de cliché.
On estime que sur une simple radiographie standard réalisée à l’âge de 6 mois, 40% des animaux dysplasiques sont considérés comme normaux. La sensibilité du procédé augmente avec l’âge, mais reste imparfaite. L’obtention d’un profond relâchement musculaire, au moment de la réalisation de la radiographie, permet de limiter ce risque d’erreur.
Compte tenu des limitations de la radiographie standard, un certain nombre de méthodes plus spécifiques ont été mises au point (radiographies en contraintes). Ces procédés consistent à forcer les têtes fémorales à se déplacer latéralement afin de mettre en évidence (et à quantifier) la laxité articulaire. Il permettent le calcul d’un indice de distraction qui est un bon indicateur de la probabilité pour un animal de développer une arthrose des hanches par la suite. Ainsi, un chien présentant un indice de distraction inférieur à 0,3 a une très forte probabilité de rester indemne d’arthrose. Un indice supérieur à 0,7 est associé à un très fort risque d’arthrose.