
La luxation de rotule
La luxation de rotule ou luxation patellaire est une affection fréquemment rencontrée chez le Chien. Elle peut être d’origine traumatique mais est le plus souvent congénitale (près de 8 cas sur 10). La luxation est médiale ou interne dans 98% des cas pour les petites races (Boston terrier, Chihuahua, Poméranien, Caniche nain, Yorkshire…), et dans environ 70% des cas dans les races moyennes et géantes. Le labrador représente 21 à 36% des cas dans des études récentes. C’est une cause fréquente de boiterie dont l’origine demeure imprécise. Elle est bilatérale dans 40 à 65% des cas. La fréquence élevée rencontrée dans certaines races amène à suspecter cette affection comme héréditaire.
Le diagnostic repose sur la manipulation, la palpation avec extension-flexion de la hanche, du grasset, la rotation externe et interne. La radiologie permet de déterminer l’importance des lésions osseuses associées, le degré de dégénérescence arthrosique et aide à éliminer d’autre cause de boiterie.
La décision d’intervention et le type d’intervention dépendent de la répercussion locomotrice, de l’importance et de la nature des lésions squelettiques associées.
Les techniques « classiques » sont:
- un approfondissement de la trochlée fémorale, sorte de gouttière dans laquelle la patelle monte et descend;
- un déplacement de la tubérosité tibiale, proéminence osseuse sur laquelle s’attache le tendon patellaire ou rotulien
- un ajustement des tensions sur les tissus mous de soutien autour de la patelle.
Avec ces techniques, une récidive est observée dans environ 8% des cas. Elle est souvent liée à des anomalies osseuses plus sévères qu’il faut corriger au moyen d’ostéotomies correctrices (section et alignement du fémur et/ou du tibia). Globalement, le devenir est bon à excellent dans 94% des cas.
Une remise en charge précoce sur le membre est souhaitable car elle favorise la cicatrisation. Il peut être nécessaire d’effectuer des gestes de physiothérapie à la maison pour aider l’animal à récupérer. Un pansement contentif, rassurant pour le propriétaire, est néanmoins à proscrire car il retarde cette mise en charge. L’absence de saut et de course est demandée pour 4-6 semaines, le temps nécessaire pour que les tissus cicatrisent.