MALPROPRETE DU CHAT

La malpropreté d’un chat est une cause fréquente de consultation, mais aussi d’abandon ou même de demande d’euthanasie car ces nuisances sont en général très mal vécues par les propriétaires.

 

« Mon chat fait ses besoins en dehors de la litière. Que faire ? »

La malpropreté n’est pas une maladie ni un trouble du comportement.

Vérifions tout d’abord que nous parlons de la même chose : nous n’avons pas tous la même définition de la propreté !

Les animaux adultes ne font pas leurs besoins aux endroits qu’ils réservent au couchage et à l’alimentation. Nous pouvons supposer que c’est leur définition d’ « être propre ».

Pour les propriétaires, leur animal de compagnie est propre s’il s’exonère à l’endroit qui leur convient, et surtout pas là où cela les dérange. Pour la collectivité, un animal est malpropre lorsqu’il fait ses besoins en dehors de chez lui, sur la voie publique.

Pour les vétérinaires, la malpropreté de leurs patients se définit comme l’émission d’urines et/ou de selles dans des lieux inappropriés. Les définitions de la propreté et de la malpropreté sont donc relatives.

Chez le chat, la propreté est considérée comme « naturelle » et le chat idéal doit être conforme à cette image. Paradoxalement, la malpropreté des chats mâles est admise : « il marque son territoire !».

 

  • Etes-vous certain que c’est lui l’auteur ? Avez-vous d’autres chats ?

Même si c’est le seul chat de la maison, la question mérite d’être posée pour vérifier qu’il n’y a pas d’intrusion connue de chats extérieurs.

Si plusieurs chats cohabitent, êtes-vous certain d’avoir identifié le responsable ? L’avez-vous vu en train d’éliminer en dehors de la litière, ou est-ce seulement un soupçon ?

Votre vétérinaire devra avant tout connaître la « Carte d’identité » du chat malpropre : âge, mâle ou femelle, stérilisé ou pas… ainsi que celles des autres chats de la famille.

 

  • Si vous l’avez vu en train d’éliminer en dehors de la litière, pouvez-vous décrire ce que vous avez observé ?

L’observation des séquences d’émission ou l’étude de l’aspect des souillures et de leur localisation permet au moins au départ de distinguer les comportements de marquage et d’élimination.

Elimination et marquage font partie du répertoire comportemental normal du chat. Ils n’ont pas la même signification. Les deux peuvent être perçus comme de la malpropreté quand ils sont réalisés à des endroits gênants.

La séquence comportementale d’élimination a pour fonction essentielle la vidange de la vessie lorsqu’elle est pleine. Ce comportement normal peut cependant avoir lieu dans des endroits inappropriés (plantes…). Le chat est en position accroupie, la queue est  horizontale et la quantité d’urines émises est importante.

Le chat est en position accroupie, la queue est  horizontale et la quantité d’urines émises est importante.

 

Le comportement de marquage, quant à lui, peut se produire à des moments où la vessie est presque vide. Sa réalisation obéit à une séquence bien différente de l’élimination : le chat est debout, sa queue est portée bien droite et des petites quantités d’urine sont déposées sur des supports verticaux. Une stimulation sexuelle, une émotion forte, un état de peur ou d’anxiété, une frustration intense, peuvent déclencher le marquage urinaire.

le chat est debout, sa queue est portée bien droite et des petites quantités d’urine sont déposées sur des supports verticaux.

 

  • La séquence d’élimination était-elle modifiée ? Votre chat semblait-il souffrir ? Avez-vous vu des traces de sang dans les urines ?

La malpropreté urinaire peut être la conséquence d’une affection organique (cystite, cristaux urinaires, diabète, insuffisance rénale, …).

La malpropreté urinaire peut également être le symptôme d’une affection comportementale (malpropreté acquise, anxiété liée à un trouble de la relation, milieu de vie pas conforme aux besoins du chat…), avec aussi de l’agitation, une augmentation des griffades, des agressions, …

Quelle que soit la cause de la malpropreté, l’approche doit être globale, et avant tout médicale.

 

  • Depuis quand est-il malpropre ? A-t-il déjà été propre depuis que vous le connaissez ? A-t-il déjà été malpropre dans le passé ?

Connaitre la date de début de la malpropreté permet de valider la patience du propriétaire face aux nuisances, et confirme l’acquisition préalable de la propreté.

Si le chat « est malpropre depuis toujours », il a vécu un mauvais d’apprentissage de la propreté dans les premières semaines de sa vie. Il faudra essayer de lui redonner des bonnes bases… ce qui peut être compliqué s’il est déjà un peu âgé.

Si le chat « est malpropre depuis tel jour, dans telle situation… », le contexte d’apparition de la malpropreté est important pour aider le vétérinaire dans l’orientation de son diagnostic.

Des modifications « internes » du chat sont possibles : puberté, chaleurs, cystite, insuffisance rénale, diabète, arthrose, allergie, …. Elles peuvent être connues du propriétaire, ou découvertes par le vétérinaire lors de l’examen médical.

Des modifications « externes » liées à l’environnement sont fréquentes : évènement stressant, déménagement, changement de caisse ou de type de litière, introduction d’un autre animal…

 

  • Utilise-t-il parfois la litière ? Qu’a-t-il à sa disposition ?

Votre vétérinaire aura besoin des renseignements concernant :

– l’emplacement la litière : elle ne doit pas être à côté de la gamelle, ni dans un lieu de passage bruyant, ni dans une pièce dont la porte peut être parfois fermée ;

– le type de caisse et de litière : les bacs fermés et les litières parfumées déplaisent à certains chats ; le bac peut être trop petit, avec des bords trop hauts ou instables ;

– le mode de nettoyage des souillures : l’ammoniaque et l’eau de javel attirent les chats et les incitent à refaire au même endroit ; il est préférable d’utiliser de l’eau gazeuse puis du vinaigre blanc dilué pour ne pas laisser d’odeur ; un destructeur d’odeurs peut être utile pour les supprimer.

 

Quelle que soit la cause de la malpropreté, l’hygiène des lieux d’élimination doit être irréprochable : il est conseillé de prévoir plusieurs bacs à litière lorsque plusieurs chats sont présents, et de nettoyer les bacs quotidiennement avec un peu de javel.

 

  • Comment réagissez-vous quand vous le voyez faire ou quand vous trouvez un pipi ?

La malpropreté du chat est très difficile à supporter pour le propriétaire, il est logique que vous soyez énervé lorsque vous trouvez de l’urine de votre chat dans vos vêtements, ou une crotte au milieu du salon.

Malheureusement les punitions génèrent de l’anxiété chez l’animal et aggravent le phénomène ! Les punitions doivent toujours être arrêtées car elles ne sont pas adaptées.

Il est conseillé de nettoyer les souillures en absence du chat.

Vous pouvez protéger les endroits fréquemment souillés avec des couvertures de survie (papier alu).

 

Votre chat fait ses besoins en dehors de la litière ?

Parlez-en à l’équipe soignante de la clinique vétérinaire Alliance,

ils sauront vous conseiller.

En fonction de l’âge de votre chat, de son sexe et de la nature des souillures, ils vous proposeront :

– une castration chirurgicale si le chat n’est pas stérilisé

– des modifications du milieu de vie, avec la possibilité d’utiliser des diffuseurs de produit apaisant (phéromones, aromathérapie)

– une consultation médicale et/ou une consultation de comportement, si le problème persiste et que la vie du chat peut être en danger

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