Pododermatite plasmocytaire féline

La pododermatite plasmocytaire féline est une affection rare du chat caractérisée par une atteinte des coussinets métacarpaux et/ou métatarsaux qui deviennent volumineux, mous en leur centre, squameux et violacés. La douleur souvent marquée occasionne une boiterie. Lors d’atteinte chronique, les coussinets s’ulcèrent et saignent facilement ; une surinfection bactérienne s’installe parfois ; une atteinte des coussinets digités est possible ; des signes généraux peuvent apparaître : fièvre, apathie, anorexie, anémie, hypertrophie des nœuds lymphatiques superficiels.

Une atteinte concomitante du chanfrein est exceptionnellement décrite (7 cas ont été exposés dans la littérature). Deux cas de dermatite plasmocytaire nasale isolée ont été publiés récemment. Une association avec une stomatite lymphoplasmocytaire, une glomerulite à mediation immune ou une amyloïdose rénale est décrite.

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La cause de la pododermatite plasmocytaire reste inconnue bien que certains éléments soient en faveur d’un trouble dysimmunitaire (nature de l’infiltrat, hypergammaglobulinémie, réponse au traitement immunomodulateur). Pour certains, il s’agit vraisemblablement d’une modalité réactionnelle qui traduit un désordre immunitaire vis-à-vis d’antigènes variés (virus, bactéries, notamment mycobactéries…). Dans un certain nombre de cas, une infection par le FIV pourrait être le facteur déclenchant. Une étude récente n’a pas permis de démontrer par immunohistochimie ou PCR la présence d’agents infectieux au sein des lésions.

Le diagnostic fait appel à l ‘anamnèse, l’examen clinique, la cytologie et l’examen histopathologique de biopsies cutanées.

Une revue bibliographique des différents traitements utilisés dans les cas de  pododermatite plasmocytaire publiés montre une grande disparité des protocoles proposés. La conduite thérapeutique  sera dictée par l’intensité des signes cliniques, en particulier par la gêne locomotrice observée. Si l’animal est peu ou pas gêné, l’expectative est envisageable, à défaut la doxycyline sera proposée en raison de ses propriétés immunomodulatrices. Si l’atteinte est unique et que l’animal boite, l’exérèse chirurgicale est possible. Si plusieurs membres sont atteints et que l’animal est gêné, on pourra suggérer l’utilisation de la doxycycline, de la corticothérapie à dose immunosuppressive puis en cas d’échec, l’exérèse chirurgicale.

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