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Hospitalisation

La dysplasie du coude chez le chien

Le terme de « dysplasie » est un terme général qui pourrait être traduit en « anomalie du développement » de l’articulation.

Publié le 22/12/2023

Pour le coude, elle se présente sous différentes formes : maladie du compartiment médial , non-union du processus anconé, incongruence, ostéochondrite. 

Les premiers symptômes de boiterie apparaissent entre 5 et 12 mois avec maintien de l’extrémité du membre antérieur en rotation externe et coude en légère abduction. 

La boiterie est plus marquée à froid ou après un exercice. Il y a une douleur à la palpation de la face interne du coude et à l’hyperextension. Lorsqu’elle n’est pas évidente, elle apparaît en supination et en pronation forcées. Il existe parfois un épanchement articulaire. Certains chiens ne présentent néanmoins une boiterie que plus tard dans leur vie : l’âge ne permet pas d’exclure définitivement une suspicion de dysplasie. 

Les races les plus affectées sont le Labrador, le Golden Retriever, le Rottweiler, le Berger allemand et le Bouvier bernois. L’affection est bilatérale dans près de 35% des cas et affecte surtout des mâles. 

Une dysplasie non traitée peut aboutir à une arthrose sévère. 

L’origine de la dysplasie du coude reste mal connue. Un consensus se développe néanmoins quant à l’existence d’une incongruence (mauvais « emboîtement ») avec surcharge mécanique de certaines parties de l’articulation. 

Une des premières étapes diagnostiques consiste en la réalisation de clichés radiographiques : face, profil, oblique… Ils doivent être d’excellente qualité, ce qui sous-entend le plus souvent une sédation poussée ou une petite anesthésie. La radiographie ne permet néanmoins pas toujours le diagnostic en raison de son manque de sensibilité et ne doit jamais être le seul examen d’imagerie réalisé.

L’examen de choix dans le diagnostic de la dysplasie du coude est un examen scanner : il permet une meilleure évaluation des lésions osseuse (absence de superposition osseuse) et une appréciation de la congruence (« emboîtement » des os). 

L’arthroscopie est un outil chirurgical complémentaire du scanner qui permet de préciser le pronostic en réalisant une évaluation cartilagineuse précise ainsi que de traiter les lésions. Cette intervention chirurgicale consiste en l’introduction dans l’articulation d’une caméra et d’un port opératoire. Le chirurgien travaille en regardant un écran sur lequel est projeté les images de l’intérieur de l’articulation. Elle permet de petites incisions cutanées, une meilleure récupération fonctionnelle à court terme, un lavage de la cavité articulaire.

Ces différentes étapes (radiographie, scanner, arthroscopie) sont souvent complémentaires pour bien appréhender l’atteinte articulaire. Elles permettent de proposer le traitement le plus adapté. 

Le traitement est le retrait des fragments cartilagineux articulaires pour une atteinte du coronoïde, et lors d’incongruence marquée, le réalignement des surfaces articulaires au moyen d’une ostéotomie de l’ulna. Le traitement le plus recommandé actuellement pour une non-union du processus anconé, diagnostiquée avant le développement de l’arthrose, est la fixation par une vis couplée à une ostéotomie de l’ulna. 

De manière générale, plus la prise en charge est précoce dans la vie de l’animal, notamment avant le développement de l’arthrose, meilleur est le pronostic. »